10.11.2025 - Médiatic

Frédéric Théodoloz, le chercheur d’or du monde des cuivres

Frédéric Théodoloz, directeur du Brass Band Treize Etoiles (© D.R.)

Depuis longtemps déjà, le Valais est la plus riche mine de cuivres de Suisse. Mais, ces dernières années, les orpailleurs valaisans ont trouvé le filon pour décrocher l’or jusqu’au niveau européen. Dans le monde des ensembles de cuivres ou des brass bands (BB), Frédéric Théodoloz s’est forgé une réputation dorée : en plus de divers titres suisses, le directeur du BB Treize Etoiles (13*) a emmené sa formation vers deux succès européens et même, l’an passé, à un triomphe au concours British Open, le plus relevé du genre. Il évoque sa vie de chercheur d’or dans le monde des cuivres.

Frédéric Théodoloz, Sion – où vous résidez – a accueilli début septembre la 22e Schubertiade, est-ce que vous en avez profité ?
En fait, pas du tout, malheureusement : j’étais tout le week-end à Birmingham avec le BB Treize Etoiles pour défendre notre titre face aux meilleures formations britanniques. Je n’ai donc pu assister à aucun concert. Et je le regrette vivement.

Comment s’est passé cette nouvelle participation au British Open ?
Très bien ! Certes, nous n’avons pas conservé notre titre, mais signer une 2e place dans une compétition aussi huppée, ça reste magnifique. Pour les dates, la Schubertiade est donc très mal tombée pour mes musicien.ne.s et moi. Mais une participation au British Open ne se refuse pas. Surtout quand on décroche un titre de vice-champion !

Et vous avez enchaîné avec la 4e édition du Brass & Percussion Meeting (BPM) de Grône (VS)…
Effectivement, j’ai lancé ce Festival BPM, qui est aussi un jeu de mot avec l’unité de mesure du tempo musical ou du rythme cardiaque (battements par minute), avec mon ami de jeunesse, le compositeur Ludovic Neurohr. Notre manifestation vise à faire le pont entre les écoles de musique, le conservatoire et les meilleurs brass bands valaisans. La formation des jeunes à la musique est essentielle. En Valais, la plupart des fanfares organisent l’été des camps musicaux pour leur relève. Le Festival BPM leur a donné une motivation supplémentaire en leur offrant, à la rentrée, un concours entre écoles de musique. L’émulation de la compétition est une excellente source de motivation. Car il y a un classement, mais nous avons aussi récompensé les meilleurs shows présentés ainsi que les jeunes directeurs les plus prometteurs.

Pour votre ensemble phare, le BB Treize Etoiles, le prochain objectif est le Concours suisse des brass bands fin novembre au KKL de Lucerne ?
Oui, bien sûr ! Comme toujours, nous avons seulement huit semaines pour travailler la pièce de concours imposée et le morceau libre. Le temps limité pour la préparation conduit évidemment tous les ensembles en lice à resserrer leur programme de répétitions. Car, à l’instar du Treize Etoiles, tous les concurrents ont envie de remporter le titre de champion suisse. Il ouvrira la porte à une participation au Championnat d’Europe qui se tiendra à fin avril 2026 à Linz, en Autriche.

Que pensez-vous de la musique à la SSR ?
Il y en a moins que du sport (rires). Mais on sent des efforts avec des retransmissions de concerts, aussi en prime time. Espace 2 a une très belle offre. Pour les brass bands, les interventions sont ponctuelles et il y a peu d’intérêt pour relayer les concours. Même si nous sommes toujours disposés à collaborer. Pour preuve : pour la série Swiss Covers, nous avons interprété un hit d’AC/DC arrangé pour brass band et filmé au château de Tourbillon (réd. : à Sion).

Et le Kiosque à musiques ?
C’est très populaire. Mais l’émission met en valeur à la fois les manifestations et les formations musicales qui y participent.

Et que pensez-vous de l’initiative « 200 francs, ça suffit ! » ?
Ça ferait du bien pour le porte-monnaie (sourire). Mais il faut aussi en voir les conséquences : l’offre de la SSR s’en trouverait encore plus réduite !

Par Jean-Raphaël Fontannaz

Paru dans le magazine Médiatic 232 (octobre 2025)