24.12.2025 - Médiatic

Le nouveau défi professionnel de Steve Roth

Steve Roth, chef du bureau RTS Vaud Région. RTS © Jay Louvion

Depuis janvier 2025, il pilote le bureau transmédia RTS Vaud région, qui réunit les équipes de radio et de télévision. Ex-figure incontournable des Sports, le journaliste met à profit son expérience professionnelle pour accompagner les changements au sein de l’actualité. Rencontre avec un chef attentif à cultiver une ambiance de travail constructive.

Avant de gérer le bureau RTS Vaud région, vous étiez le commentateur attitré de l’équipe nationale de hockey sur glace. Comment avez-vous réagi à ce changement de cap ?
J’ai accepté la décision… Je me suis fait très plaisir pendant les 8 ans où j’ai commenté le hockey suisse et durant toutes les années passées aux Sports. J’ai rejoint d’abord la rubrique Sport du TJ puis, à partir de 2009, le Département des sports où j’ai eu différentes casquettes. Je n’en garde que de bons souvenirs. Maintenant, j’ai l’opportunité de revenir à Vaud région, où j’avais travaillé comme JRI (réd. : journaliste reporter image) de 2002 à 2004. Evidemment, le bureau actuel n’a plus rien à voir avec l’ancienne structure. Ce projet de développer le transmédia me parle. Nous sommes actuellement trois bureaux régionaux, Genève, Vaud et Neuchâtel à partir dans cette aventure. Je vois cela comme un défi professionnel.

Quelles sont les étapes de mise en place du bureau transmédia ?
Déjà, faire en sorte que tout le monde soit convaincu du projet et participe à une formation de base de deux semaines. Les personnes de radio sont initiées au format TV et inversement. En revanche, par mesure d’économies, les journalistes radio n’ont pas de formation à la caméra. Ils font des reportages TV avec un cameraman et un monteur. Pour ma part, j’ai suivi une formation accélérée en radio, ne serait-ce que pour comprendre l’ADN de rendez-vous comme La Matinale, le 12h30 ou Forum, afin de savoir quels sujets peuvent les intéresser. Les équipes de radio et de TV travaillaient déjà dans le même espace, sur la même matière, c’est juste qu’il n’y avait pas de ponts.

Comment s’organise le travail ?
Toutes nos séances de rédaction sont transmédia. Il y a une mise en commun des réflexions par rapport à l’actualité vaudoise. Qu’est-ce qui doit être traité en radio, en TV, sur les deux vecteurs ? Y a-t-il des synergies à opérer ? Par exemple, un journaliste part faire une interview pour la radio. S’il est accompagné d’un cameraman, le sujet pourra être utilisé en TV. A chaque fois, nous faisons une pesée des intérêts en fonction des demandes des éditions, en sachant que radio et TV ne veulent pas forcément le même traitement, ont des intérêts et des formats différents. On essaie des choses. Le déménagement du bureau à Ecublens sera l’occasion de faire une évaluation.

Combien de personnes travaillent pour RTS Vaud région ?
Nous sommes dix-huit journalistes, moi inclus. A cela s’ajoutent deux personnes qui partagent un 100% comme attachées de production. Deux cameramen nous rejoignent chaque jour et on compte aussi deux postes et demi au montage TV. La plupart de nos effectifs ne sont pas rattachés exclusivement au bureau régional. Par exemple, Carole Pantet, Maude Richon et Jessica Renaud présentent aussi Couleurs locales.

L’équipe du numérique est-elle intégrée dans votre bureau ?
Non, elle ne l’est pas dans le travail au quotidien. Mais nos échanges et collaborations sont permanents. Par exemple, lors des défilés pro et anti-palestiniens à Lausanne, nous avons préparé la couverture de l’événement en intégrant le multimédia. Les reporters sur le terrain ont transmis des informations, fourni des vidéos, des photos pour que l’équipe du numérique intervienne rapidement sur la plateforme et les réseaux sociaux.

Revenons à votre job aux sports. Quelle expérience acquise vous sert aujourd’hui ?
La gestion de l’imprévu, du stress. Quand un match se termine cinq minutes avant le début du « TJ », qui attend votre résumé, il y a un moment où l’on va être dans le dur… Ensuite, je dirais l’aspect managérial dans la conduite des équipes. Depuis 2011, j’étais un des producteurs de Sports dimanche. Cela m’a appris à construire des émissions, à répartir le travail et à être proche des gens pour les convaincre si besoin.

Commentateur de hockey était un poste prestigieux mais aussi exposé aux critiques. Comment l’avez-vous vécu ?
Bien, car j’ai toujours considéré qu’on ne pouvait pas plaire à tout le monde et que la critique faisait partie du métier. Aujourd’hui, être dans l’ombre ne me pose aucun problème. Mais il me manque parfois l’adrénaline du sport. A travers les commentaires sportifs, on transmet beaucoup d’émotions.

Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous plait dans le métier ?
D’abord le service public. On doit se battre pour les défis qui sont devant nous. Sinon, je suis de plus en plus tourné vers l’humain. J’ai envie de donner le goût du métier aux jeunes. J’essaie de valoriser le travail de l’équipe, afin que chaque personne trouve du sens dans ce qu’elle fait, malgré les difficultés que traverse l’entreprise. Et c’est peut-être aussi une source de motivation.

Par Marie-Françoise Macchi

Paru dans le magazine Médiatic 233 (décembre 2025)