14.12.2012 -

Conférence de Benoît Aymon à la SRT Berne

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C’est devant plus de 140 personnes le 22 novembre dernier que Benoît Aymon, producteur, dès 1993, de Passe-moi les jumelles a traité du thème : « Tournage en montagne ; prise de risque et responsabilité ». Après les aimables salutations de la Présidente de la SRT Berne, des Autorités cantonales et régionales ainsi que celles du Président de la section Chasseral du CAS, Benoît Aymon a illustré le thème en nous présentant les 26 minutes du montage de la dernière journée à ski de la Haute Route entre Chamonix et Zermatt.

Dans une société, comme la nôtre, où l’on a peur du risque, où l’on a besoin de responsables, la montagne nous oblige à prendre et à assumer des risques. Pour Benoît Aymon, il y en a plusieurs dans un tournage en montagne : le risque éditorial, le choix des candidats et le risque inhérent à la nature même de la montagne. En télévision française, on prépare un scénario, chez nous on ne sait pas ce qui va se passer. Est-ce que les 26 minutes choisies sont les bonnes ? Est-ce que les 12 candidats choisis sur 450 sont ceux que l’on attendait ? Benoît Aymon ajoute à ces risques ceux venant de la montagne elle-même dont il dit qu’elle est le meilleur metteur en scène qu’il connaît !

Pour participer à ce genre d’émission, ne soyez pas surentraîné, n’exigez pas de participer avec votre petit chien, réfléchissez à votre lettre de motivation et sachez qu’une personne ayant la sclérose en plaques a pu faire la Haute Route, cette course difficile. Le choix des candidats crée une synergie intéressante pour le producteur qui a pris ce risque avec responsabilité !

La concentration des guides avant de prendre, après de longues et difficiles réflexions, la décision de partir de la cabane Berthold sous un vent fort et une visibilité plus que restreinte, la qualité de la photographie et du reportage dans des conditions plus que précaires, ont parfaitement illustré le propos de cette conférence : la montagne est un risque spectaculaire, la perception du risque n’est pas pareille pour tous, elle est même très différente d’une personne à l’autre. Benoît Aymon remarque encore que par année, il y a certes entre 20 et 25 morts en montagne, mais qu’il y a aussi chaque année 30 % de plus de randonneurs.

Pour terminer, notre conférencier fait remarquer qu’il ne fait pas des films pour lui, mais pour les téléspectateurs, que même l’Himalaya est peut-être à notre portée, mais qu’il faut être encadré ! Aux USA filmer avec 12 personnes une telle aventure ne serait pas possible... et aucun producteur n’en prendrait le risque.

Nous avons passé, au chaud, une belle soirée dans la salle de l’École de formation professionnelle francophone de St-Imier. Le seul risque pris fut de déguster un apéritif confectionné avec de délicieux produits locaux. Un régal !

Pierre Lavanchy, SRT Berne