06.12.2021 - Télévision

Elodie Crausaz: «J’ai beaucoup de chance de pouvoir faire ce métier»

Elodie Crausaz ©RTS/Anne Kearney

Pour prolonger notre rencontre du «Médiatic», la journaliste sportive raconte son job au quotidien.

Elodie Crausaz pédalait vers les Iles Lofoten quand elle a appris son engagement sur RTS Sport. Pour prolonger notre rencontre du Médiatic No 219, la journaliste sportive raconte son job au quotidien.

De 2007 à 2015, vous avez fait des allers retours à l’animation entre lfm et Radio Fribourg, et puis, ce fut le départ pour la télévision. Pourquoi ce changement de média?

A la radio, je travaillais de manière totalement autonome. Je choisissais qui j’allais rencontrer, j’enregistrais les reportages, je les montais. Tout cela, je le faisais seule. Est venu le moment où j’ai eu envie de travailler en équipe, d’allier des compétences et d’obtenir un résultat que l’on porte tous ensemble. Cela dit, j’ai adoré ces années de radio où je travaillais pour la matinale. J’allais découvrir un métier, une passion, un sport… que vivaient des gens lambda aux quatre coins de la Romandie. J’ai fait tout et n’importe quoi, de la pêche, du tir à l’arc, peser des petits cochons…

Et qu’est-ce qui vous a amené à RTS Sport?

Après 4 ans à Teleclub (2015 à 2019), j’ai obtenu un congé non payé de deux mois car j’avais besoin de me remettre en question, sur le plan privé comme professionnel. Je me sentais à la fin d’un cycle, j’avais certains acquis professionnels et en même temps peur de me reposer sur mes lauriers. Peu avant mon voyage, quelqu’un m’informe que RTS Sport recrute. C’était en été 2019. Pensant aux événements censés se profiler pour 2020, l’Euro et les JO, je me suis dit que ça allait être une période extraordinaire… J’ai fait un premier entretien à la RTS, puis un second, à la veille de mon départ pour la Scandinavie. J’étais en voyage quand on m’a annoncé que j’étais engagée. J’ai réfléchi deux jours avant d’accepter. Et j’ai poursuivi mon périple en vélo électrique jusqu’aux Iles Lofoten, comme prévu.

«Je n’ai […] pas le temps de m’ennuyer et c’est ce qui fait le sel de notre métier.»

A quoi ressemble votre travail aux sports?

Justement, une semaine ne ressemble pas à une autre. Il n’y a pas de rythme, c’est assez déstabilisant mais en même temps super intéressant. Je viens de passer un mois à l’Actu où je couvre pour le 12h45 et le 19h30 tout ce qui touche aux sports. J’ai par exemple tourné un sujet sur l’exploit d’Etoile Carouge qui a gagné contre le grand FC Bâle. Les mardis, vendredis et samedis soirs, je présente parfois Sport Dernière sur RTS 2. Je ne présente pas Sport Dimanche, mais je peux venir sur le plateau pour une rubrique ou faire une interview en lien avec l’invité. Je fais des résumés et des sujets. Le dernier en date était consacré à l’assistance vidéo à l’arbitrage dans le foot suisse. Je présente également des entourages de foot (championnat Suisse, Euro) et Ligue des Champions: l’Emission, diffusée les jeudis de semaines européennes. Lors des J.O., j’ai eu la chance d’animer Au cœur des Jeux.  A cela s’ajoutent des chroniques pour 3eme mi-temps sur Couleur 3 ainsi que les capsules vidéo de Décrassage. Je n’ai donc pas le temps de m’ennuyer et c’est ce qui fait le sel de notre métier.

En quelques mots, parlez-nous de Décrassage

C’est l’occasion de faire un pas de côté en parlant de sport, avec des infos dont les gens n’ont pas entendu ailleurs. Le but est d’aller chercher ce jeune public, qui ne regarde pas Sport Dimanche. On souhaite apporter une vraie valeur ajoutée et non pas faire une déclinaison de petites news rigolotes. Le travail se fait en binôme. Le journaliste qui présente Décrassage écrit les textes, choisit les inserts et les soumet à un collègue qui donne son avis. Il ne faut pas avoir peur de la page blanche, sinon c’est la panique et les idées ne viennent pas. Depuis plus d’un an, nous avons réussi à sortir chaque semaine une capsule de 3-4 minutes.

«Le foot, c’est la fête, il réunit les gens.»

Quel trait de votre personnalité avez-vous envie de faire passer?

Mon enthousiasme. C’est ce que j’ai répondu lors de mon entretien d’embauche. Les recruteurs m’ont dit: «Ça nous fait une belle jambe!» Eh bien non! Au quotidien, sur un plateau télé ou dans un open space où l’on travaille tous ensemble, ce n’est pas un détail d’être enthousiaste. Je prétends que ça rend la vie plus douce. Je n’ai pas envie, sur un plateau télé, d’être un robot qui dit son texte par cœur. Déjà, je ne pourrais pas, car nous n’avons pas de prompteur! De toute façon, il va y avoir ces coquilles, ces erreurs, ces dérapages qui font de nous qui on est. Et ce n’est que de la télé, que du foot!

Vraiment, vous arrivez à penser cela?

Oui. Tout en étant sérieuse, crédible, avec le désir de partager des connaissances, j’ai envie de m’amuser. J’ai beaucoup de chance de pouvoir faire ce métier. Combien de petites filles et de petits garçons n’en rêvent-ils pas? J’ai envie de leur dire, c’est possible. Je suis heureuse de parler de foot, parce que le foot, c’est la fête, ça réunit les gens. On est là pour être joyeux.

Propos recueillis par Marie-Françoise Macchi