Evoquer le monde du vivant, entourée d’une équipe bienveillante, voilà qui enchante Pauline Seiterle.
L’animatrice trace son propre sillon dans Côté Jardin, l’émission dominicale qui fait suite à Monsieur Jardinier.
Quel retour avez-vous du public après 6 semaines d’émission?
Les auditeurs et auditrices sont super content·es, parce que le peu de changements, notamment dans la fraîcheur de ton, leur convient bien. Il n’y a pas eu de réorientation de l’émission et cela rassure le public. Mais la réalité de notre travail est d’être exposée à la critique et il faut s’en accommoder. J’ai invité un dimanche un jeune paysagiste pour évoquer l’influence d’Instagram sur le choix des plantes d’intérieur. Aussitôt, j’ai reçu une remarque pour dire que l’émission glissait vers la superficialité…
Qu’est-ce qui vous a donné envie de succéder à Christine Magro qui a animé Monsieur Jardinier pendant 33 ans?
Etre en contact avec la nature a une dimension spirituelle, c’est essentiel. Alors, une émission sur la nature, sur le jardin, qui parle des choses que l’on fait avec ses mains, cela m’attirait beaucoup. Je suis heureuse d’avoir un métier qui a du sens pour moi, sinon j’aurais du mal à laisser mes enfants pour aller travailler dans un domaine qui ne soit pas riche en humanité.
Justement, vous avez animé La Ligne de cœur, participé à deux éditions de Cœur à Cœur. De quelles valeurs avez-vous besoin dans votre travail?
Dans La Ligne de cœur, nous avions souvent des échanges avec des auditeurs énervés contre l’administration ou toutes sortes de choses. Et toujours dans nos discussions s’imposait l’idée que finalement le centre dans la vie, ce sont les rapports humains, la communication, la solidarité, l’amour au sens large. Je sens cela dans l’équipe de Côté Jardin, ce besoin des gens d’être en lien. Ils portent en eux une forme de sagesse et cela me parle.
Enfant, quel contact aviez-vous avec la nature?
J’ai grandi aux Grattes, un hameau au-dessus de Rochefort. A l’époque, c’était la commune où il y avait le plus de forêts de tout le canton de Neuchâtel. Nous passions nos journées à traverser les bois. De ce point de vue, c’était une enfance assez merveilleuse.
Quelle consommatrice êtes-vous?
Avec mon compagnon, nous essayons d’acheter que des produits sourcés, locaux, directement à la ferme, même s’ils ne sont pas toujours bios. Je vais également dans les magasins en vrac. On s’interdit les supermarchés. Du moins, on essaie car avec les enfants, c’est difficile, ne serait-ce que pour acheter des couches. Il ne faut pas non plus s’imposer des limites trop dures qu’on ne peut pas tenir. Personne n’est pas parfait, j’ai un iPhone, un ordinateur…
Dans votre cave, y a-t-il des confitures, des conserves faites maison?
Les confitures, on me les offre. Par contre, j’essaie toutes sortes de lactofermentation. J’adore l’umeboshi, une variété de prune japonaise. On ne trouve pas le fruit chez nous mais j’adopte la même méthode de conservation avec de petits abricots ou des mirabelles. Les fruits sont cueillis un peu avant maturité et mis en saumure avec des feuilles de shiso, sorte de plante aromatique. On obtient un fruit un peu salé, flétri et très acidulé, j’aime ces goûts.
Propos recueillis par: Marie-Françoise Macchi