17.02.2025 - Médiatic

Portrait métier: Jean-Daniel Jolliet, réceptionniste-téléphoniste à la RTS

Jean-Daniel Jolliet (© Anne Kearney)

Le Genevois raconte les multiples facettes de son activité qu’il exerce depuis 2018 à la RTS.

Avant de passer le portique de sécurité pour accéder aux étages de la RTS à Genève, il faut s’arrêter à la réception et annoncer sa visite. Ce premier contact s’établit avec les réceptionnistes-téléphonistes. Parmi eux, Jean-Daniel Jolliet. Look classique, le Genevois né aux Eaux-Vives, à la fois avenant et discret, raconte les multiples facettes de son activité qu’il exerce depuis 2018 à la RTS.

Une quinzaine de personnes à temps partiel sur les deux sites de Genève et de Lausanne officient à la réception. Quelles sont vos principales tâches ?  
Notre première fonction est l’accueil. Nous sommes le premier contact des visiteurs avec la RTS. Ensuite, il y a la gestion des appels téléphoniques, certaines tâches administratives et parfois des demandes ponctuelles provenant de différents départements. Jusqu’à récemment, nous gérions aussi les mails envoyés par le public. C’est désormais la communication qui s’en charge.

Combien de personnes accueillez-vous quotidiennement ? 
Cela peut aller jusqu’à une centaine par jour, sauf événement particulier. Il y a à la fois les visiteurs de la RTS et les entreprises qui viennent effectuer des travaux.

Que pouvez-vous nous dire sur l’aspect de la sécurité ? 
À Genève, nous avons une loge sécurité, à côté de la réception, qui est en fonction 24 heures sur 24. La sécurité n’est donc pas du ressort direct de notre métier. En revanche, nous sommes aux premières loges et si on voit un individu faire des tours étranges à l’extérieur, prendre des photos, on le signale immédiatement aux agents de sécurité. Cela peut arriver que des personnes au comportement problématique entrent dans le bâtiment. La RTS tient à être accessible à son public, les portes restent donc ouvertes avant les portiques de sécurité internes.

Comment fonctionne votre centrale téléphonique ? 
Nous avons un numéro identique pour les deux sites de la RTS puisque c’est la même maison. Les appels sont répartis de façon chronologique, une fois à Genève, une fois à Lausanne. En semaine, de 7h30 à 16h30, on fonctionne en duo, l’un prend les appels, l’autre fait l’accueil. Puis, à partir de 16h30, quand le soufflé retombe, une seule personne assure les deux postes jusqu’à 20h, tout comme le week-end et les jours fériés. Si besoin, on a l’appui de la sécurité. Tout un petit vivier est là pour faire en sorte que tout fonctionne bien.

Avez-vous le souvenir d’avoir été submergé par des appels ou des messages ? 
Je vois trois événements majeurs, le COVID, puis la guerre en Ukraine et maintenant la situation au Proche-Orient. Pendant le COVID, c’était hallucinant. On recevait dix mails par minute. C’étaient des questions, des reproches, des félicitations, il y avait de tout ! Le soir, on essayait encore de prendre des appels après la fermeture. Pendant la nuit, quelque 300 mails nous étaient envoyés. Ensuite, il y a eu la guerre en Ukraine. On espérait en avoir fini mais non, voilà le Proche-Orient. C’est dur d’encaisser toutes ces remarques. Certains ne sont pas d’accord avec la ligne éditoriale, d’autres avec les commentaires des correspondants, etc. On peut nous prendre en grippe pour n’importe quel prétexte.

Revenons à l’accueil. Vous avez dû voir passer des artistes, des personnalités que vous rêviez de croiser un jour. Avez-vous des souvenirs à partager ? 
Je n’ai pas de noms à vous donner. Ce qui se passe à l’interne doit rester ici ! Le plaisir a pu être là et le simple fait d’avoir un bonjour, un sourire de la personne était suffisant. On ne va pas demander des selfies. Notre métier exige de savoir rester discret et neutre. Chaque invité est accueilli de la même manière.

Quels liens entretenez-vous avec le personnel de la RTS qui passe chaque jour devant la réception ? 
Les liens sont parfois furtifs, parfois amicaux, parfois inexistants si on ne nous remarque pas. Les situations peuvent aussi être délicates. Si, effectivement, on est le premier point de contact pour les visiteurs, on est aussi très souvent le dernier pour les collaboratrices et collaborateurs qui viennent rendre leur badge parce qu’ils quittent la RTS, que ce soit suite à une démission, un licenciement ou un départ à la retraite, et parfois, c’est en pleurant. On est également le point de contact pour les petits soucis d’intendance, parfois de santé. Il est arrivé que des personnes viennent vers nous et disent se sentir mal. À nous d’avertir la loge sécurité pour lancer la procédure de recherche des secouristes d’entreprise.

Votre métier implique des horaires irréguliers. Comment le vivez-vous ? 
Comme un pur bonheur, y compris celui de travailler le dimanche et les jours fériés. En semaine, la réception est ouverte de 7h30 à 20h et le week-end de 9h30 à 18h30. Pour moi qui suis fils de restaurateur, les 24, 25 et 31 décembre, puis le Nouvel An, étaient les plus beaux jours de l’année. On travaillait énormément dans une ambiance de folie. J’ai le souvenir de ces moments d’enfance et d’adolescence. Et cette année, comme depuis 2018, je serai à nouveau fidèle au poste à Noël et le 1ᵉʳ janvier, même si c’est évidemment plus calme ici que dans un restaurant !

Par Marie-Françoise Macchi

Paru dans le magazine Médiatic 229 (décembre 2024)