16.03.2021 - Médiatic

Professionnalisme, polyvalence et humanité: Fanny Zürcher au «19h30»

Fanny Zürcher ©SRG/Anne Kearney

Rencontre avec Fanny Zürcher, fraîchement arrivée à la rubrique société et culture de RTS Info.

Depuis son arrivée au 12h45, celle qui se définit comme «un concentré de petites Suisses» ne cesse de faire parler de son talent. Rencontre avec Fanny Zürcher, fraîchement arrivée à la rubrique société et culture de RTS Info.

Comment se passe la prise de marques au sein de l’équipe du 19h30?

Tout en douceur. J’ai eu la chance d’être tout de suite très bien entourée par l’équipe de la rédaction. Le matin, les échanges fusent autour des idées d’invités et des thèmes à aborder. Je sens que mon avis est réellement valorisé et que je peux également m’appuyer sur l’expertise de mes collègues quand des thèmes me sont plus étrangers. À 19h15, je pars donc confiante sur le plateau, malgré la bouffée de stress et d’adrénaline. Car je ne vais pas vous mentir, le costume semble parfois encore un peu grand, mais je sens que je prends de plus en plus d’assurance… et de plaisir!

Quelles sont les idées nouvelles que vous souhaitez apporter?

J’ai fait mes armes en tant que journaliste reporter image dans des chaines de télévision régionales. Je suis donc très sensible à l’image, à l’humain, aux thématiques proches des gens. J’aimerais donc privilégier les reportages de terrain, mais aussi inviter des personnes peut-être moins médiatisées sur le plateau. Et puis, j’espère aussi pouvoir apporter mon regard d’ancienne correspondante à Zürich, en défendant des sujets qui peuvent parfois sembler loin de nous, mais qui sont en réalité centraux pour comprendre la Suisse dans toute sa complexité.

Quel·les invité·es rêveriez-vous d’accueillir sur le plateau?

La première personne qui me vient spontanément en tête est la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern. Le sérénité et l’efficacité avec lesquelles elle a su gérer différentes crises – tels que les attentats de Christchurch et le Coronavirus – m’inspirent beaucoup. Elle représente non seulement un exemple pour les jeunes femmes dans sa façon de concilier vie privée et carrière politique, mais aussi pour les autres dirigeant·es. Puis, du fait de mon grand intérêt pour la culture, j’aurais plaisir à pouvoir discuter avec Pedro Almodovar. Son univers me rappelle l’année où j’ai vécu à Valence. Ses films sont tout à la fois torturés, colorés et déjantés. J’aimerais beaucoup savoir ce qu’il se passe dans la tête de ce réalisateur!

Quels sont vos moteurs dans votre métier?

La vraie vie, en dehors du travail. Quand je suis en vacances, je coupe complètement avec l’actualité et les écrans pour me recentrer sur moi-même et sur mes proches… Quand on exerce un métier-passion comme le nôtre, cela peut très vite empiéter sur la vie privée et, à terme, nous ôter toute envie ou source d’inspiration. Je reste très liée à ma région, à ma famille et à mon groupe d’amis d’enfance. Cela me permet de garder les pieds sur terre, mais c’est aussi une mine de sujets sans fin.

Plus précisément, comment occupez-vous votre précieux temps libre?

Bien que je n’aie malheureusement plus le temps d’en faire moi-même, je continue de «consommer» du théâtre, en assistant notamment au Festival d’Avignon, quand cela est possible. Le cinéma est également une activité qui me tient à cœur. Sinon, dans les activités un peu plus compatibles avec mon emploi du temps, je fais beaucoup de course, de marche et de yoga. En hiver, je fais très volontiers du ski et je tente de contrer la grisaille et le froid avec des plats épicés. Les mets indiens sont par exemple un très bon moyen de mettre de la couleur dans l’assiette!

Vous entamez votre 6e année à la RTS. Quel regard portez-vous sur votre parcours?

Disons que je n’ai jamais eu l’occasion de m’ennuyer! Durant mon stage, j’ai eu la chance de faire le tour des bureaux régionaux et de nombreux magazines de la RTS. Tous les deux mois, je changeais donc complètement de collègues et de matière… ça allait de la tarte au vin cuit fribourgeoise à la politique fédérale! Et puis, à la fin de mon stage, j’ai eu l’incroyable opportunité de partir à Zurich et c’était tout un nouveau monde qui s’offrait à moi. J’ai adoré parcourir cette autre Suisse, des Grisons à Bâle en passant par le Tessin. Aujourd’hui, la présentation me fait découvrir les entrailles du journal, le cœur de la bête. Bref, un parcours extrêmement stimulant, riche en défis et oui, parfois fatiguant quand même.

Comment envisagez-vous la suite de votre carrière?

Je viens de franchir une sacrée marche, donc j’ai encore un peu de la peine à me projeter. Pour l’heure, je veux juste profiter un maximum de cette expérience tout en travaillant dur pour m’améliorer. Et on verra bien ce qui viendra ensuite. Je n’ai jamais été une adepte des plans de carrière, mais c’est sûr que de nombreux postes me font envie, correspondante à Berne par exemple ou à l’étranger.


De nombreuses cordes à son arc

Après avoir, entre autres, étudié la géographie et les langues aux Universités de Neuchâtel et de Valence, le chemin de Fanny Zürcher passe pour quelque temps par l’école Colfe de Londres, où elle exerce la fonction d’assistante. En plus de la RTS, la brillante journaliste a également travaillé pour les chaînes Léman Bleu et TeleBielingue. Maîtrisant pas moins de cinq langues, la nouvelle venue au 19h30 a su développer des compétences qui la promettent à un bel avenir.

Texte: Propos recueillis par Manon Mariller, paru dans le magazine médiatic 215 (Mars/Avril 2021)