04.07.2024 - Médiatic

Rencontre avec Laura Méar, secrétaire régionale de la SSR Svizzera italiana CORSI

Laura Méar, secrétaire régionale de la SSR.CORSI © Nicola Demaldi

La SSR compte, pour chaque région linguistique, une unité d’entreprise et une association. Si vous connaissez bien la SSR Suisse Romande, qu’en est-il des autres sociétés régionales ? Laura Méar, secrétaire régionale de la SSR Svizzera italiana CORSI, nous explique comment fonctionne l’association de Suisse italienne.

Laura Méar, pouvez-vous vous présenter brièvement, ainsi que l’équipe du secrétariat général de la SSR.CORSI ?

Je suis à la tête du secrétariat général de la SSR Svizzera italiana CORSI depuis le 1er juin 2022. Je travaille avec quatre collaboratrices et collaborateurs qui s’occupent, avec moi, de la gestion des membres, des organes, de la communication et des événements.

Quel est le fonctionnement de la SSR.CORSI ?

La SSR.CORSI fonctionne de manière différente des autres sociétés régionales, car il s’agit d’une coopérative. Nous comptons plus de 3000 membres, mais nous sommes en croissance constante. Le Conseil régional est formé de 25 personnes, dont 7 qui sont membres du Comité régional. Le Conseil du public compte 17 membres. Notre présidente Giovanna Masoni Brenni est entrée en fonction le 1er janvier 2024, tout comme les nouveaux membres de nos organes. La SSR.CORSI couvre les régions italophones de Suisse, c’est-à-dire le Tessin et les Grisons italiens.

Quelle est la mission de la SSR.CORSI ?

Notre mission est, comme dans les autres régions linguistiques, de soutenir le service public et promouvoir son importance auprès de la population italophone. Ceci est important dans cette période d’incertitude liée à l’initiative « 200 francs ça suffit ». Notre rôle est également d’observer et monitorer ce qu’il se passe à la RSI.

Quels types d’activités et d’événements organisez-vous ?

La SSR.CORSI organise des événements dans le but de sensibiliser la population à l’importance du service public et de créer des échanges avec nos membres. Chaque année, nous travaillons avec un macro-thème qui est ensuite décliné pour chaque événement. Cette année, le thème est « radicamento sul territorio », c’est-à-dire l’ancrage territorial. Par exemple, nous avons organisé un événement sur les programmes de la RSI liés à la promotion des beautés alpines du Tessin et des Grisons italiens, en nous appuyant sur la richesse des archives de la RSI. Nous avons également organisé un événement sur les émissions de cuisine, ou encore un débat sur l’intelligence artificielle. Nous avons aussi mis en place le projet « Sarà vero ? » (Est-ce vrai ?) dans les écoles pour contrer les fake news. À travers nos visites « Venite con noi » (venez avec nous), nous organisons des excursions dans d’autres régions de Suisse avec nos membres, en collaboration avec nos collègues des secrétariats régionaux.

Comment décririez-vous les liens des Suisses italophones avec le service public ?

Le Tessin a recueilli plus de 30 000 signatures pour l’initiative « 200 francs ça suffit », ce qui a été une mauvaise surprise. À l’inverse, la mobilisation a été forte pour la consultation de la modification de l’ORTV, ce qui montre un attachement au service public. Les liens sont donc ambivalents, renforcés par la situation politique et économique difficile de la région. Une partie de la population souhaite payer moins, mais le rapport avec la RSI est bon, car elle a toujours fait partie de la vie de la population italophone.

Quel type de collaboration avez-vous avec la RSI ?

Au-delà du contrat de collaboration qui nous lie, j’ai souhaité créer de vrais liens entre nous, ce qui facilite l’organisation d’événements et la venue de porteurs d’image. Toutefois, une partie des collaborateur·trices de la RSI a une méconnaissance du rôle de la SSR.CORSI. Nous souhaitons organiser des rencontres pour nous faire connaître et expliquer notre rôle de soutien du service public, ce qui est important pour le combat que nous devons mener ensemble face à l’initiative.

Personnellement, quels programmes de la SSR aimez-vous ?

J’utilise la plateforme Play Suisse, c’est une ressource importante pour la promotion des productions audiovisuelles suisses. Je suis fière des productions propres de la SSR, comme la série Davos que j’ai adorée. La RSI a toujours fait partie de mon monde, je trouve qu’elle produit une information de qualité supérieure, il est donc important de défendre le service public pour cela. Depuis que je suis maman, je trouve aussi que les programmes pour enfants sont de bonne qualité et éducatifs, ce qui me rassure quant aux contenus auxquels les enfants peuvent avoir accès.

 

Par Marie Jaquet

Paru dans le magazine Médiatic 227 (juin 2024)