18.04.2023 -

Silvia Garcia, nouveau visage du «12h45»

Silvia Garcia ©RTS/Philippe Christin

«C’est le bon moment pour arriver à la RTS»

Rentrer en Suisse? L’idée titillait Silvia Garcia après 15 ans passés sur les médias étrangers, au Maroc d’abord, puis à Paris sur TV5Monde. La journaliste veveysanne, présente autrefois sur ICI TV et TVRL, a rejoint la RTS où elle coproduit et présente le 12h45. Rencontre sous le signe de la bienveillance.

Pourquoi avoir quitté TV5Monde, un poste de rédactrice en chef adjointe et Paris où vous étiez installée depuis 13 ans?

Le point de départ a été un débat coproduit par la RTS et TV5Monde, en septembre 2019, en marge des élections fédérales. À Paris, on trouvait logique que j’aille le faire, puisque j’étais suisse. Quand je me suis retrouvée à la RTS pour préparer puis coprésenter l’émission avec David Berger, j’ai senti une bonne équipe, une bonne chaîne et j’étais dans mon pays. Tout cela m’a titillée… Je n’étais pas pressée de partir, j’avais une émission d’information d’une heure (64’ le monde en français) sur une chaîne diffusée dans le monde entier. Toutefois, après 15 ans à l’étranger, j’avais envie de rentrer et j’attendais le bon projet… La proposition du 12h45 m’a semblé très séduisante.

En quoi l’était-elle?

Déjà, c’est reprendre une édition de la mi-journée sur une chaîne «nationale» même si ici le public voit la RTS comme sa chaîne «romande». C’est un sprint tous les matins, et un marathon de cinq jours, d’arriver à cerner ce qui s’est passé depuis la veille au soir et comment le raconter. Cette mise en musique de l’info me plaît beaucoup. Je suis pour cela entourée de toute une équipe et je veux souligner le rôle d’Anne-Lise von Bergen, coproductrice éditoriale, avec qui on se répartit les tâches. Autre élément intéressant du 12h45 : il propose à chaque édition une partie plateau qui permet d’approfondir des thématiques. On peut créer des moments d’antenne et de convivialité différents.

Vous avez justement créé deux nouvelles rubriques «Mutations» et «Gaming». Pourquoi ces choix?

«Mutations», chaque lundi, me tient à coeur. Le monde va de crise en crise, pandémie, guerre en Ukraine, énergie… Et le sujet qui sous-tend tout cela est l’environnement. En tant que citoyennes et citoyens, nous sommes bouleversé·es dans nos habitudes, notre réflexion. S’il est difficile de donner des réponses, au moins peut-on apporter de la lisibilité à ce monde brutal qui nous entoure. Pour «Gaming», proposé une fois par mois le mercredi, en alternance avec les séries et le cinéma, je suis partie du constat qu’il y a plus de 3 milliards de joueurs à travers la planète et les Romands en sont particulièrement friands. C’est un phénomène de société qui ne touche pas que les ados. De plus, les jeux vidéo génèrent une énorme industrie. Je trouvais pertinent d’en parler.

Présenter le 12h45, est-ce une première étape vers le 19h30?

Pas du tout! Même si cela peut susciter de l’interrogation chez les uns ou les autres, c’est clair, la RTS n’est pas venue me chercher pour cela.

A l’horizon 2025-2026, la RTS déménagera en partie sur le campus de l’EPFL. Comment voyez-vous ce projet et les changements qu’il implique?

Je m’en réjouis. Pour cela aussi, je me suis dit que c’était le bon moment pour rentrer en Suisse, à la RTS en particulier. C’est l’occasion de participer à quelque chose de déterminant dans l’avenir d’un média. J’aime quand on est obligé de se remettre en question, tester d’autres façons de travailler, cela nourrit ma curiosité. Le changement ne me fait pas peur, au contraire. Vous ne me retrouverez sans doute pas au 12h45 dans dix ans!

Vous avez une formation de JRI. Envisageriez-vous de devenir correspondante?

C’est un travail génial mais je le trouve en fait très solitaire. Quand je suis partie pour Tanger, j’étais engagée par la chaîne Medi1 sat. Après deux ans, quand j’ai quitté le Maroc pour la France, j’ai été pigiste mais intégrée chaque fois à des rédactions. À TV5Monde, je suis restée pendant 13 ans. J’aime le travail en équipe, débattre, me confronter à d’autres idées éditoriales. Donc je suis plutôt un animal de rédaction.

Faites-vous partie de ces journalistes qui n’arrivent jamais à décrocher de leur travail?

J’ai appris à le faire. Quand je suis en vacances, si je ne lis pas le journal pendant 2-3 jours, ce n’est pas un drame. Par contre, comme je viens de démarrer à la RTS, je n’ai en ce moment pas de place pour autre chose. C’est boulot, boulot, boulot!

Propos recueillis par: Marie Françoise Macchi. Paru dans le magazine Médiatic 224 (Mars 2023)