05.05.2021 - Rencontre

Le cinéaste Denis Rabaglia en dialogue avec les membres de la SRT Valais

Denis Rabaglia au centre ©RTS/Turnus Films AG

Le 22 février dernier, les membres de la SRT Valais avaient l’opportunité de dialoguer, par visioconférence, avec le réalisateur Denis Rabaglia dont le dernier long métrage, Un ennemi qui te veut du bien (2018), avait été diffusé quelques jours auparavant par la RTS et qui peut toujours être visionné sur Play RTS.

Denis Rabaglia a réalisé son premier long métrage, Grossesse nerveuse (1993), à l’âge de 26 ans. Lors de l’entretien, il a évoqué, avec sincérité et simplicité, son travail de cinéaste, notamment le processus nécessairement long de maturation d’un long métrage illustré par le temps qui sépare ses réalisations précédentes : Azzurro en 2000 puis Marcello Marcello en 2008. Mentionnant d’autres facettes de son activité, notamment celle de son engagement dans l’organisation pour des formations de la DDC réunissant cinéastes azéris et géorgiens dans l’espoir que le travail en commun soit source d’apaisement entre ces deux communautés, il a souligné le fait que des activités diverses nourrissent son travail de créateur.

De la première idée de son dernier film au cours d’une discussion à Tbilissi, à sa sortie en salle, la « fabrique » d’un long métrage s’apparente à un chemin au cours duquel le réalisateur affine progressivement son travail guidant tout autant qu’il se laisse guider par les rencontres lors du casting des acteurs ou le choix des lieux de tournage. Pour illustrer cette démarche, Denis Rabaglia utilise l’image d’un arrangeur musical qui a la mélodie en tête mais va tenir compte de l’orchestre et des solistes qui vont l’interpréter. Au final, celui qui « réalise », c’est bien Denis Rabaglia, mais le film est le produit de toutes ces interactions, y compris les plus improbables et involontaires. Evoquant l’acteur principal Diego Abatantuono – capable en Italie de déplacer les foules au cinéma juste sur son nom – qui, lors du tournage, peut laisser exister ses exigences et ses mouvements d’humeur, on comprend mieux que la réalisation d’un film est un chemin de patience et d’humilité.

Merci à Denis Rabaglia de nous avoir conduit à sa table de travail, plutôt que simplement derrière la caméra, et à Manon Mariller d’avoir assuré l’organisation de la rencontre.

Jacques Cordonnier, SRT Valais / paru dans le magazine Le Médiatic 216 (Mai/Juin 2021)