Depuis son accession à la tête de la SSR SRG, Raymond Loretan a fait bon ménage avec le Médiatic. On pourra donc se référer au portrait personnalisé dressé dans le numéro 170 ou prendre acte de certains thèmes soulevés lors d’une conférence à Genève (n°172).
Venu à « la Tchaux » pour présenter les valeurs et les grandes lignes du mandat de service public SSR à la SRT Neuchâtel, le Président Loretan a notamment expliqué aux participants l’exercice d’équilibre que la SSR devait pratiquer pour respecter l’identité pluriculturelle de la Suisse tout en oeuvrant pour la cohésion nationale. La maison SSR repose sur deux piliers : l’institution et l’entreprise.
Au niveau institutionnel, la SSR est une vaste association de vingt mille membres regroupés en quatre associations régionales alémanique, rhéto-romanche, francophone et italophone. Ces sociétés régionales ont notamment pour tâche d’assurer des contacts étroits entre les auditeurs et téléspectateurs d’une part et l’organisation professionnelle d’autre part. Elles doivent chercher à obtenir un large soutien dans la région par l’affiliation de nouveaux membres et instituer le débat sur l’audiovisuel de service public au sein de l’opinion, de mener et promouvoir la discussion sur ses principes et ses développements.
Son Conseil d’administration de neuf membres est composé des présidents des quatre sociétés régionales ; trois autres membres sont élus par l’Assemblée des Délégués et deux sont désignés par le Conseil fédéral. L’Assemblée des délégués comprend 41 membres, dont 9 émanent de la Société régionale RTSR.
Au niveau de l’entreprise, six mille employés occupent l’équivalent de cinq mille postes à plein temps. Le budget de la SSR s’élève à 1.6 milliard de francs pour des programmes qui doivent selon la concession être de même valeur dans les trois principales langues du pays. A titre de comparaison, Raymond Loretan a relevé que le service public allemand dispose de 9 milliards, la France de 5 milliards et l’Italie de 4 milliards, mais pour réaliser des programmes dans une seule langue !
Le Président de la SSR a expliqué que pour permettre la diffusion de programmes de même valeur dans les trois principales régions du pays, une clé de répartition financière était nécessaire. Ainsi, bien que 70% de la population suisse soit alémanique, seuls 45% du budget de la SSR sont attribués à SRF. 33% du budget est attribué à la RTS, alors que la population romande représente 25% de la population suisse et 22% sont alloués à RSI alors que la région italophone de la Suisse regroupe 5% de la population suisse. La cohésion nationale a un prix, payé par la majorité qui respecte les minorités. Ces informations numériques permettent de comprendre pourquoi la SSR peut être comparée à une belle montre faite de multiples et fines complications.
Pour une véritable cohésion nationale, vers laquelle tendre en permanence, l’excellent état d’esprit dans les unités d’entreprise est chose précieuse. Elles doivent continuer de promouvoir l’échange et la compréhension entre les quatre régions linguistiques. A cet égard, Raymond Loretan a d’ailleurs évoqué plusieurs projets inter-régionaux actuellement à l’étude.
Mais il faut consentir d’incessants efforts tournés impérativement vers l’avenir. La SSR doit, dans des conditions parfois tendues, par exemple avec la presse écrite, avoir la volonté de se dépasser constamment.
Freddy Landry, SRT Neuchâtel
@ Complément à lire bientôt sur: www.ssrsr.ch/blog
--------------------------------
Assemblée générale SRT Neuchâtel 2013
La Chaux-de-Fonds, jeudi 7 février 2013, à 23 heures, à la sortie du Club 44: une blancheur ouatée, immaculée et poétique qui n’avait pas empêché un honorable effectif d’assister à l’AG, d’écouter des rapports, de procéder aux votes traditionnels; et même de poser quelques questions. La fortune de la société est désormais inférieure à vingt-quatre mille francs et devra le rester! Le premier prix des SRT romandes sera décerné à Neuchâtel le 8 novembre 2013. Il faudra lui trouver un nom: pourquoi pas un lien avec la perfection du nombre d’or si souvent pris en compte par le «Corbu»?
Freddy Landry, SRT Neuchâtel