L’invité de la SSR Vaud
Laurent Wehrli, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Conseiller national depuis 2015, actuellement président de la Commission de politique extérieure. Auparavant, j’ai été élu à la Municipalité de Montreux en 2000, où j’ai terminé comme Syndic, et au Grand Conseil du Canton de Vaud en 2002, que j’ai présidé en 2013-2014. Parallèlement, je suis propriétaire et directeur de deux sociétés, et suis actif dans le monde associatif en y assumant diverses fonctions.
Tout d’abord une question générale, quel est pour vous le rôle des médias de service public aujourd’hui dans la société suisse ?
Les médias assument un rôle fondamental dans notre démocratie. Il est essentiel que, dans le flot toujours plus grand de nouvelles que nous recevons, il y ait des professionnel·les qui en tirent des analyses utiles à la formation de la compréhension de notre monde.
Et pensez-vous que la RTS, notamment, assure bien ce rôle, encore complété par les radios et TV régionales ?
Oui, la RTS et les radios et TV régionales assurent ce rôle, en complément de la presse dite écrite et d’autres structures de communication et d’analyses.
Quel regard portez-vous sur l’évolution des médias ?
Il est difficile de répondre de manière synthétique à une si vaste question. L’évolution est positive grâce aux nouvelles technologies qui nous voient être informé.es plus rapidement, avec un partage des avis de toutes et tous. Elle est risquée, car cette rapidité empêche souvent le recul indispensable à toute vérification des faits. Enfin elle est compliquée en regard des pressions financières liées, entre autres, à la gratuité de certaines informations, ce qui coupe souvent les médias des moyens suffisants pour assurer leur travail de vérification et d’analyse.
La loi sur la radio et la télévision prévoit une représentation du public dans son organisation. En Suisse romande, cette représentation est assurée par les Sociétés cantonales. Vous paraît-elle importante ou devrait-elle être renforcée ?
Cette représentation est indispensable, afin de permettre la meilleure adéquation entre médias et public. Le dispositif actuel me semble répondre à l’exigence légale. Peut-être que les sociétés cantonales pourraient être plus consultées sur certains aspects prospectifs.
Êtes-vous plutôt radio, TV ou digital ?
Je suis très radio en voiture, un peu télé mais rarement à l’heure de diffusion vu mes occupations, et donc j’utilise souvent les applications et internet pour revoir certains journaux et émissions.
Quels sont les points forts de ces trois formats, selon vous ? Les supports
digitaux vous ont-ils amené à modifier vos habitudes de consommation des médias ?
Comme évoqué, le format « application » ou « internet » me convient bien. Ces supports me rendent service en regard de mes divers engagements, me permettant de m’informer sans plus être lié à des contingences d’horaire.
Quel est votre premier souvenir de radio ou de TV ?
Je me souviens notamment de toutes les fois où nous avons vibré en regardant les courses de ski, en mangeant en famille devant la télévision – ce que nous avions le droit de faire uniquement dans ces circonstances !
Si vous aviez une baguette magique, quelle nouvelle émission (radio, TV, digitale) lanceriez-vous ?
Plus qu’une nouvelle émission, je souhaiterais que tous les rendez-vous d’information incluent la présentation et le décorticage d’une fausse information, afin de participer à ce que vous et moi puissions renforcer nos capacités à séparer le vrai du faux. Le « 19:45 » de M6 fait cela de manière fort intéressante et utile à mes yeux.
Par Florence Siegrist, SSR Vaud
Paru dans le magazine Médiatic 226 (mars 2024)