Entre modération des débats, traductions multilingues et sondages citoyens, découvrez les piliers de la plateforme Dialogue et ses premiers résultats prometteurs.
Dans un monde où l’information en ligne circule à une vitesse vertigineuse et où les sections commentaires sont souvent marquées par la polarisation voire l’agressivité, la plateforme Dialogue, lancée par la SSR en 2023, représente un espace dédié à la compréhension mutuelle. Cet espace interactif a été conçu afin d’engager les participantes et participants tout en leur offrant la possibilité de découvrir comment leurs réponses se positionnent par rapport au reste de la population suisse. Pour mieux cerner les ambitions de cette initiative, Christophe Chaudet, chef du département Actualité & Sports de la RTS, a répondu à nos questions. Entre modération des débats, traductions multilingues et sondages citoyens, cet échange présente les piliers de Dialogue et ses premiers résultats prometteurs.
Qu’est-ce que la plateforme Dialogue et quels sont ses objectifs principaux ?
La plateforme Dialogue repose sur trois piliers : prendre le pouls de la population avec un sondage annuel, partager les richesses éditoriales de la SSR en traduisant les contenus dans toutes les langues nationales ainsi qu’en anglais et, enfin, créer un espace sécurisé et modéré pour le dialogue entre citoyennes et citoyens. L’objectif est de promouvoir la compréhension mutuelle et la cohésion nationale.
La création de cette plateforme s’inscrit-elle dans le cadre des obligations fixées par la concession octroyée par la Confédération à la SSR ?
Oui, en partie. Elle répond notamment à l’exigence d’engager un dialogue avec le public, mais va au-delà en permettant un échange direct entre citoyennes et citoyens des différentes régions linguistiques. L’idée est de dépasser les barrières culturelles et linguistiques pour favoriser un débat constructif sur des thématiques variées, qu’elles soient sociétales, politiques ou plus quotidiennes.
La modération des contenus en ligne est essentielle. Comment fonctionne-t-elle sur Dialogue ?
Tout commentaire nécessite un identifiant, ce qui instaure une certaine responsabilité chez les personnes qui l’utilisent. Une équipe rédactionnelle décentralisée, composée de journalistes et de community managers, assure la modération pour garantir des échanges respectueux et constructifs. Ce modèle semble fonctionner : les débats restent généralement positifs, ce qui était l’un de nos principaux objectifs.
Quels sont les premiers résultats depuis le lancement de la plateforme en 2023 ?
Les chiffres sont encourageants. Nous avons environ 1,3 million de visites mensuelles sur les articles et 200’000 visites sur les débats. De plus, notre sondage annuel Comment va la Suisse ? attire près de 60’000 participantes et participants. Ces indicateurs montrent que Dialogue trouve progressivement sa place dans le paysage médiatique suisse.
Comment allez-vous évaluer cette période pilote d’ici 2025 ?
Nous prendrons en compte deux critères : les chiffres de fréquentation et l’impact qualitatif en termes de cohésion nationale et de dialogue citoyen. Ces éléments détermineront si la plateforme sera pérennisée, une décision qui revient à la direction générale de la SSR.
Dialogue permet donc de rapprocher les citoyennes et citoyens suisses par-delà les barrières linguistiques et culturelles. De tels espaces représentent une démarche essentielle pour répondre aux défis contemporains posés par le dialogue en ligne. Rendez-vous en 2025 pour découvrir si Dialogue sera pérennisée, mais déjà, son rôle dans le paysage médiatique suisse semble bien établi.
Par Manon Céleste Mariller
Paru dans le magazine Médiatic 229 (décembre 2024)