Les 6 et 7 septembre, la capitale valaisanne vivra au diapason de la Schubertiade RTS Espace 2. Plus de 150 concerts seront à découvrir dans une quinzaine de lieux, dont la nouvelle salle NODA BCVS.
Cette 22e édition a pour thème « la surprise », de quoi stimuler la créativité des musiciennes et musiciens et régaler les festivalières et festivaliers de 6 à 96 ans.
La Schubertiade, c’est aussi 26 heures d’antenne en direct sur RTS Espace 2, un Grand Concert sur RTS1 et le suivi de l’événement sur RTS.ch.
Depuis sa première édition, à Champvent (VD) en juillet 1978, la Schubertiade a grandi, voyagé d’un canton à l’autre et la revoilà en Valais.
Après Martigny et Monthey, Sion sera pour la deuxième fois ville-hôte du festival.
Ce choix s’imposait car la cité sédunoise connaît une effervescence artistique unique en 2025, marquée par deux nouveautés.
Le Pôle Musique a vu le jour, regroupant cinq institutions, dont le Conservatoire Cantonal de Musique et l’EJMA (École de Jazz et de Musique actuelle).
Et à deux pas de la gare, la salle de concert et de congrès NODA BCVS (du nom de son sponsor principal), qui sera inaugurée à la fin août, offrira au public un environnement sonore optimal avec une acoustique de haut niveau.
Il s’y tiendra entre autres le Grand Concert du samedi soir, qui sera diffusé, pour la première fois, sur RTS1.
Au-delà de ces lieux porteurs, la Schubertiade fait corps avec la cité qui l’accueille et met en valeur son patrimoine bâti.
Outre les édifices religieux emblématiques (Cathédrale de Sion, Temple Allemand…), des endroits hors de la foule seront à découvrir, comme les jardins de la Préfecture où sera dispensé un yoga matinal en musique, suivi d’un brunch le dimanche.
« Faire correspondre les programmes aux lieux est le grand talent de Jan Nehring, programmateur musical », admire Alexandre Barrelet, président du comité d’organisation de la Schubertiade.
« D’une grande place à un salon intime, d’une chapelle à un auditoire, c’est la vraie promesse de la Schubertiade que de générer une programmation spécifique pour plus de quinze lieux différents, dont peu correspondent aux standards d’une salle de concert », poursuit le chef d’antenne de RTS Espace 2.
Avec plus de 110 ensembles, dont 20 chœurs, 1100 interprètes et 150 concerts sur le week-end, l’offre sera copieuse et surprenante.
« On a proposé un mot aux artistes : surprise, précise Alexandre Barrelet. Qu’elles soient dans le programme ou dans le jeu musical, toutes sont les bienvenues. »
C’est aussi l’esprit de la Schubertiade, qui veut montrer toutes les facettes de la musique classique, y compris les plus inattendues.
Dans ce registre, on pointera le spectacle humoristique sur Schubert, donné par le chroniqueur RTS Pierre-Do Bourgknecht.
« Depuis 47 ans, la Schubertiade n’a cessé d’évoluer avec son temps et son public. C’est une fête permanente qui s’inscrit à chaque fois dans la cité qui l’accueille », remarque la cheffe de l’unité Culture de la RTS, Christine Salvadé.
Gratuit jusqu’à 18 ans
Cette 22e édition se veut un événement festif à partager en famille.
Cela passe par la gratuité de la manifestation jusqu’à 18 ans et des productions tout spécialement pensées pour les enfants.
Parmi elles, un conte immersif écrit par Christine Pompéï.
Il sera lu par un comédien et sonorisé en direct par un musicien et une bruiteuse.
Amplifiés par une acoustique augmentée, les effets sonores seront spatialisés à 360 degrés.
Après ce spectacle ébouriffant, un atelier sensibilisera les jeunes oreilles aux techniques du bruitage.
Focus sur la jeunesse
La Schubertiade veille à intégrer des musiciennes et des musiciens de toutes générations et à faire jouer de belles partitions aux jeunes.
À Sion sera aussi dévoilé le projet national de la SSR, « Jeunes talents ».
Celui-ci réunit quatre chœurs, issus des quatre régions linguistiques, qui se produiront ensemble lors d’un concert de Noël à Lugano.
D’ici là, chaque formation aura carte blanche en Valais pour présenter son répertoire.
La Basilique de Valère, le samedi après-midi, devrait faire le plein de mélomanes quand se produira La Schola de Sion, le chœur romand sélectionné par la RTS.
Tradition oblige, l’incontournable « Messe allemande » de Schubert, entonnée par la foule, se tiendra sur la Place de la Planta :
« Pour entraîner le public, au côté du Chœur Pro Arte, nous aurons le Chœur des Collèges de Sion. Je suis très heureux d’associer des jeunes à cet événement », se réjouit Pascal Mayer, qui dirige l’œuvre pour la cinquième fois dans le cadre de la Schubertiade RTS Espace 2.
Le programme complet, pas encore définitif au moment d’écrire ces lignes, est disponible sur www.schubertiade.ch dès la mi-juin.
Quelques têtes d’affiches de l’édition 2025 sont connues à l’avance, comme Estelle Revaz, Rachel Kolly, Christian Chamorel ou les incontournables quatuors Sine Nomine et Terpsycordes.
Mais loin d’être focalisée sur des artistes confirmé·es, la Schubertiade RTS Espace 2 met en lumière la diversité de la musique en Suisse, avec un accent particulier sur le canton-hôte.
Avec le vivier d’étudiantes et d’étudiants du Pôle Musique et la qualité de ses musiciennes et musiciens professionnel·les et amateur·es, le Valais a d’indéniables ressources artistiques.
Accès à tous les publics
La Schubertiade de Fribourg en 2022 (en période post Covid-19) avait accueilli 14 000 personnes ; on en attend davantage à Sion.
« La ville est habituée à gérer des flux similaires dans le cadre de manifestations d’envergure », assure Marlène Mauris, chargée de projet à la section Culture et Formation de la Ville de Sion.
Le périmètre de la manifestation est essentiellement en zone piétonne et la foule pourra déambuler en toute sécurité.
Le comité d’organisation a aussi veillé à ne pas oublier les publics empêchés.
Si certains concerts se tiennent dans des lieux pittoresques mais difficiles d’accès, ils sont également programmés dans des salles mieux adaptées.
« Nos équipes de bénévoles peuvent aussi veiller à apporter leur aide sur certains accès complexes », souligne la Valaisanne, enthousiasmée par ailleurs de l’engouement qu’a suscité, bien au-delà des frontières du canton, l’appel aux bénévoles au début avril.
En termes de logistique, d’infrastructure, de sécurité publique, d’accueil du public, d’animation de la ville, Sion mobilise des moyens considérables.
Du côté de la RTS, tous secteurs confondus, une centaine de collaboratrices et collaborateurs sont impliqué·es sur l’ensemble de l’événement.
Les plus sollicité·es durant le week-end sont sans conteste les techniciennes et techniciens son.
Les concerts seront captés dans cinq lieux et il s’agira de jongler de l’un à l’autre en utilisant des techniques spécifiques à chaque fois.
Enfin, la Place du Midi deviendra le Village RTS, avec studios et car régie pour les émissions de RTS Espace 2, animées en direct.
C’est aussi l’endroit où le public pourra échanger avec les animatrices et animateurs.
« C’est très fort et une vraie leçon pour nous que de rencontrer ‹ pour de vrai › notre public, qu’il soit fidèle ou en devenir », conclut Alexandre Barrelet.
Encadré : Parlons-en avec la SSR.VS
Pour qui ressentirait l’envie momentanée de mettre sur off la musique de la Schubertiade, la SSR Valais offre une pause bienvenue le samedi.
Elle organise, à la Médiathèque Valais-Sion, à quelques minutes de la Place de la Planta, des rencontres-dialogues Parlons-en, avec trois personnalités de la RTS, dont Jean-Marc Richard.
L’animateur aura présenté Le Kiosque à musiques en direct de Sion le samedi matin.
De son côté, Catherine Buser, productrice d’émissions musicales à RTS Espace 2, questionnera les liens entre radio et festivals de musique classique.
Alexandre Barrelet évoquera, lui, les étapes de fabrication d’une Schubertiade d’hier à aujourd’hui.
Parlons-en, gratuit et ouvert à toutes et tous, est prévu de 14 à 17 heures environ. Les horaires exacts seront publiés sur ssrsr.ch/agenda.
La SSR Valais tiendra également un stand pendant la manifestation, au sein du Village RTS.
Il sera à la fois un point de ralliement pour les membres des sociétés cantonales et l’occasion de présenter l’association à de futures membres.
Par Marie-Françoise Macchi
Paru dans le magazine Médiatic 231 (juin 2025)