Sandra Killias, secrétaire régionale de la SRG SSR Svizra Rumantscha (SRG.R), nous explique comment fonctionne l’association de Suisse romanche.
Pouvez-vous vous présenter brièvement, ainsi que l’équipe du secrétariat général de la SRG.R ?
Ça va aller vite car je suis la seule membre de l’équipe ! Je travaille pour la SSR depuis 25 ans. J’ai d’abord commencé à la RTR (Radiotelevisiun Svizra Rumantscha) en tant qu’animatrice, puis j’ai travaillé au newsdesk et comme rédactrice pour des articles en ligne, avant de rejoindre le secrétariat général de la SRG.R en 2017. À mon arrivée j’ai occupé ce poste à 50% avant d’augmenter mon taux à 60% à l’époque de l’initiative No Billag, puis aujourd’hui à 80% pour pouvoir m’engager davantage dans des projets nationaux. Je m’occupe de tout moi-même au sein du secrétariat, de sa comptabilité à la gestion de son site internet en passant par l’organisation de ses séances.
Comment la SRG.R fonctionne-t-elle ?
Elle est constituée d’un comité de cinq personnes parmi lesquelles notre président Vincent Augustin, d’un Conseil régional et d’un Conseil du public composés chacun de quinze personnes, ainsi que d’un organe de médiation. Contrairement à la SSR Suisse Romande, nous n’avons pas de sociétés cantonales. La majorité de nos membres vivent dans les Grisons, mais certains proviennent aussi d’autres régions : nous tenons à ce que tous les idiomes romanches et toutes les régions soient représentés. Nous avons également des membres qui adhèrent à l’association par amour pour notre langue, même s’ils ne la parlent pas !
Quelle est sa mission ?
La même que celle des autres régions linguistiques, c’est-à-dire soutenir le service public et promouvoir son importance auprès de la population romanche. Je la trouve en revanche particulièrement difficile dans notre région car les gens ne connaissent que très peu notre association, et nos ressources sont moindres comparées aux autres sociétés régionales en raison de notre taille. Malgré cela, nous comptons tout de même environ 1000 membres, ce qui est un bon nombre proportionnellement à notre population.
Quels types d’activités et événements organisez-vous ?
De manière générale, j’organise peu d’événements moi-même car je manque de moyens pour le faire. Parmi les initiatives que j’ai lancées, j’ai proposé l’année dernière à nos membres d’organiser une “réunion de classe” pour visionner des archives, mais nous n’avons malheureusement eu aucune inscription. J’organise également une fois par année une séance du Conseil du public ouverte justement au public, mais là aussi la fréquentation est faible. Il y a un vrai travail à faire pour faire connaître notre association et nous développer. J’ai ouvert il y a quelques semaines un compte LinkedIn dans ce sens, qui j’espère nous permettra de visibiliser nos activités.
Comment décririez-vous les liens des Romanches avec le service public ?
Je dirais que la relation est particulièrement spéciale à cause de notre langue, qui est aussi notre raison d’être. Les Romanches se rendent bien compte que sans le service public et la SSR, aucun autre média ne prendrait le relais. C’est donc un argument très fort en faveur de la SSR. En revanche, je crois que les Romanches ne sont pas conscients de la multitude de programmes qu’elle produit. Les personnes qui écoutent la radio et regardent la télévision connaissent le service public, les autres beaucoup moins. La RTR s’est très tôt développée sur le digital pour atteindre ces publics.
Quel type de collaboration avez-vous avec la RTR ?
Je travaille beaucoup avec elle, mais aussi avec la SRG Deutschschweiz dont nous faisons partie. C’est une particularité de la SRG.R, nous sommes une société cantonale membre de cette organisation faîtière. Nous travaillons très bien ensemble et nous avons appris à maximiser nos ressources. Récemment, la RTR a ouvert ses portes dans le cadre du Langer Samstag, une grande manifestation culturelle qui a lieu chaque année à Coire et à laquelle la RTR participe tous les deux ans. À cette occasion, nous avons par exemple collaboré avec la SRG Ostschweiz, autre association membre de la SRG Deutschschweiz, pour être présents sur place. Cela s’est très bien passé.
Personnellement, quels programmes de la SSR aimez-vous ?
Les émissions romanches naturellement, surtout celles à destination du jeune public que je regarde avec intérêt. J’aime aussi les contenus digitaux que la SSR produit pour les réseaux sociaux, et je regarde également beaucoup la télévision, notamment le Tagesschau de la SRF. Enfin, je suis particulièrement adepte des projets nationaux, comme Chantez-vous Suisse ? auquel j’ai eu la chance de participer en donnant ma voix pour la documentation de la version romanche. L’expérience était excellente, et j’espère voir naître davantage de collaborations de ce genre entre les unités d’entreprise de la SSR dans le futur pour faire briller notre Suisse multilingue.
Par Lisa Prongué
Paru dans le magazine Médiatic 229 (décembre 2024)