02.08.2022 - Médiatic

Tataki: la RTS tisse des liens avec les jeunes Romand·es

©Tataki/Mégane Brulhart

Tataki est le média 100% digital et pop culture de la RTS pour les 15-25 ans.
En moins de 5 ans, sa communauté n’a cessé de grandir. Rencontre avec Serge Gremion, chef de Tataki et Mélissa Afsin, créatrice de contenus digitaux pour Tataki.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, Tataki semble parfaitement toucher sa cible. Comment l’expliquez-vous ?

Une des forces de Tataki est sa proximité avec le public. Nous mettons tout en œuvre pour traduire ses sentiments, son quotidien, ses combats, en lui donnant au maximum la parole. Notre posture se veut en pair-à-pair avec les jeunes, rassembleuse. Un autre atout est notre grande liberté dans le choix des formats et des sujets. Dès le début, la direction RTS nous a fait confiance. Et puis il faut souligner la motivation et la richesse de l’équipe ainsi que l’énergie des personnes qui coachent. C’est une équipe avec une belle diversité en termes de genre, de culture, d’identité, d’âge. C’est une force ! Il est très important dans notre démarche qu’une offre pour les jeunes et qui se veut l’écho-miroir de la société et d’une génération parfois mal comprise soit produite et portée par des jeunes représentatifs.

Vous évoquez souvent « l’horizontalité » de votre rédaction…

Nous croyons en une rédaction « intégrée », qui regroupe sous le même toit : créateur·trices de contenus, réalisateur·trices et spécialistes du digital. Tout le monde se côtoie, se parle et cela permet l’émergence d’une culture commune, activée dès qu’il le faut. Cette organisation et cet esprit d’équipe, entre partage et responsabilité personnelle, favorise l’efficacité, l’intelligence collective et la cohérence de l’approche communautaire et la ligne éditoriale.

Tataki est d’abord présente sur les réseaux sociaux, pourquoi ?

Les réseaux sociaux sont des outils qui nous permettent de répondre à un point précis de la stratégie RTS : atteindre de nouveaux publics. Nous sommes là où sont les jeunes, nous fournissons un effort pour les atteindre plutôt que d’attendre passivement qu’ils fassent un pas vers nous. Ces plateformes sont un peu comme des places de marché : on y va pour débattre, apporter une vision, tout en créant de l’attachement et de la confiance.

Quel est votre public ?

Les 15-25 ans. Sur le digital comme ailleurs, rien n’est jamais acquis définitivement. On a une croissance constante de nos abonné·es, actuellement 1,2 millions sur les plateformes principales. Les communautés sont différentes selon les plateformes mais l’esprit reste le même : curiosité, bienveillance, échange et honnêteté. C’est toujours un moment fort en émotion quand, parmi les retours, une personne témoigne de l’impact qu’a eu un contenu. Nous essayons le plus possible, de répondre de manière personnalisée à chaque personne qui réagit à nos contenus, même si cela devient compliqué face à l’audience grandissante.

Comment imaginez-vous le futur de Tataki ?

Notre futur est continu et quotidien. On est en constante mutation afin de garder le contact avec notre communauté. Surtout dans le monde digital qui est mouvant, il est impératif d’être réactif, sensible aux tendances et aux évolutions qui sont multiples. A court terme et concrètement, Tataki devrait développer son opération des Awards, l’une des actions de soutien aux jeunes artistes. Et à la rentrée, deux formats spéciaux sont en montage (Mon Pays à Gaza et Fight 4 Flags). Nous réfléchissons aussi à divers développements, dont le live et la présence musicale sur le terrain.


Yadébat : la parole aux jeunes

Mélissa Afsin a grandi avec Tataki. Aujourd’hui, elle est le visage de Yadebat, une série de reportages vidéo qui explore régulièrement des sujets de société. Son but est d’aborder des thèmes qui suscitent des questionnements chez les jeunes, de leur apporter des pistes de réflexion et surtout de leur donner la parole sur des sujets qui les concernent ». Le choix de ces thèmes, parfois délicats et souvent peu médiatisés, se fait d’ailleurs en concertation avec la communauté. Il est important pour Mélissa et son équipe de pouvoir « casser des bulles, de toucher un maximum de jeunes de tous les horizons de suisse romande ». Mais au fait, comment gère-t-elle son statut de porteuse d’image sur les réseaux sociaux ? « La communauté est largement bienveillante. Et à vrai dire, ce n’est pas moi qui suis au centre de l’émission mais plutôt les sujets et les personnes qui ont le courage de témoigner. » Et de conclure : « Ces vidéos et notre démarche s’inscrivent à mon avis parfaitement dans notre mission de service public ».

Propos recueillis par: Zineb Baaziz

Paru dans le magazine Médiatic 222 (Juillet/août 2022)