L’infrastructure permettant de filmer et mettre en ligne certaines productions radio pour les proposer en vidéo à la demande sur Internet est désormais installée. Quels sont les objectifs de ce projet ? qu’a-t-il fallu mettre en place pour le concrétiser et comment va-t-il évoluer ? Des questions auxquelles répond Thierry Zweifel, chef du département Ressources et Développement.
Thierry Zweifel, la vidéo arrive à la radio. Faut-il y voir l’effet de la convergence radio/tv ou cela s’inscrit-il plutôt dans le développement du multimédia ?
Le projet date de bien avant la convergence. La RSR a réalisé des expériences en vidéo depuis six ou sept ans, en particulier à Couleur 3 et lors d’opérations spéciales de l’Information. Lors des élections fédérales de 2007, une sorte de radio-réalité filmée avait eu un grand retentissement. Avec le projet "Radio en vidéo", l’idée est de passer à une production quotidienne, avec la captation d’émissions existantes. Beaucoup de radios, notamment françaises, le font avec succès. La difficulté supplémentaire, pour nous, réside dans l’équipement de huit bureaux régionaux.
Quels ont été les critères retenus pour le choix des émissions filmées ?
Ce choix appartient aux Programmes et à l’Actualité radio. Les Programmes ont opté pour la chronique "La Vie est Belle" d’Eric Grosjean, et "Un p’tit coin d’Paradiso", une chanson de l’émission produite par Yann Zitouni sur La Première. A l’Actualité, on est dans une typologie assez classique avec l’Invité de la rédaction et la chronique satirique de Pascal Bernheim. En parallèle, à Couleur 3, Vincent Veillon et Vincent Kucholl ont lancé à la rentrée la production d’une séquence supplémentaire, "120 images seconde", version filmée de l’invité.
Ces émissions et séquences ont-elles dû effectuer de nombreuses adaptations pour ce ”passage à l’image” ?
Surtout pas ! La vidéo ne doit pas dénaturer les émissions ou en alourdir la production. La seule exception, c’est "120 secondes", avec un grimage et un déguisement qui ont été voulus par la production. Pour le reste, il s’agit simplement de filmer la séquence radio, sans mise en scène ou condition particulière. Seul l’éclairage a été légèrement renforcé, ainsi que le "branding"(la visibilité du logo de la chaîne) des studios équipés.
Quelles sont les retombées attendues et des développements sont-ils imaginés ?
Ce sera un gros 'plus' pour le site web radio. Et puis, la vidéo est un puissant moyen de dissémination des contenus radio. Sans image, il est difficile de faire vivre un son sur les réseaux sociaux. Cela concourt au renouvellement de notre public. France Inter observe que les internautes qui regardent leurs séquences vidéo ont en moyenne quinze ans de moins que leurs auditeurs. En outre, les éditions de l’Actualité TV pourront exploiter des extraits de l’Invité de la rédaction de La Première, ce qui n’était pas possible jusqu’à aujourd’hui.
Propos recueillis par Nicolas Bastard
Liens sur les émissions / séquences filmées: