Accueillie par un soleil tout frais et une magnifique lumière dans la ville fédérale, la cinquantaine de membres de la SRT Vaud inscrits pour la visite du palais se sont retrouvés sur la terrasse dominant une Aar très boueuse, mais sans vue sur les Alpes encore cachées derrière d’épais nuages.
Après les longues mesures de sécurité subies avec bonne humeur, le président Marc Oran, organisateur de tout l’événement, nous a lu le programme du jour du conseil national, et la troupe s’est bientôt retrouvée dans la salle, sur le balcon du public, face au bureau du conseil présidé par Stéphane Rossini, et face à Evelyne Widmer Schlumpf qui défendait une décision du conseil fédéral à la tribune ad hoc. Eric Voruz, le conseiller national qui avait accepté de s’entretenir avec nous, était aussi assis en face comme scrutateur suppléant.
Nos aimables cerbères, attentifs à nos mouvements et à notre bruit, nous ont fourni des écouteurs pour ouïr la traduction des interventions, et des plans illustrés de la salle permettant de repérer nos élus in situ. En une heure de présence, nous avons pu assister à plusieurs changements d’orateurs, à des votes très rapides grâce au système électronique, et entendu les sonneries d’appel au vote qui font accourir tous les députés égaillés dans les salles alentours. Certains élus discutaient en groupe au fond de la salle ou papotaient avec leur voisins, d’autres lisaient un journal, d’aucuns écrivaient fébrilement sur leur ordinateur, et la plupart écoutaient l’orateur. Bien que certains rapports aient été tout frais, ils étaient déjà connus par les conseillers qui les avaient discutés en groupe, d’où le manque d’intérêt pour la lecture publique.
Ensuite, les agents de sécurité nous ont conduits dans une vaste salle de réunion où nous avons pu nous entretenir brièvement avec Eric Voruz sur les conditions de travail de notre législatif fédéral. Il a entre autre justifié les nombreux mouvements pendant la séance par des entretiens avec des journalistes, des mises au point de dernière minute, et même des séances de groupuscules, sans compter la satisfaction de tous les besoins naturels. Il a rappelé qu’avant tout vote, les conseillers devaient écouter le rapport de commission, et, le cas échéant, le rapport de minorité et les propositions d’amendements dûment annoncées. Aucun amendement ne pouvait être proposé spontanément en cours de séance. Le temps de parole est limité, 15 minutes pour un rapport de majorité, 3 minutes pour un rapport de minorité (il m’a semblé que les orateurs parlaient plus longtemps).
Les chefs de parti peuvent aussi intervenir.
Il a mis l’accent sur un point de politique qui le touche particulièrement comme ancien facteur : l’avenir de la Poste suisse, service public ou entreprise privatisée.
Pour terminer, une guide nous a expliqué le peu qu’on peut visiter dans le palais pendant les sessions, c’est-à-dire les escaliers et paliers d’entrée sous la coupole, ce qui nous a aussi permis d’apercevoir au passage encore quelques élus.
Après avoir récupéré nos cartes d’identité à la sortie, bien informés par le président sur la conclusion de notre visite à Berne, nous sommes allés pas loin de la gare, où un délicieux souper bien arrosé de vin calabrais, très aimablement servi dans une salle claire et calme, avec un supplément général de légumes et de pâtes, nous a vite requinqué. Il semble bien que tous les convives étaient enchantés par cette conclusion d’événement.
L’ambiance est restée excellente et notre président Marc Oran mérite les félicitations et la gratitude des participants.
R. Lecoultre, SRT Vaud
