25.01.2013 -

D’un air entendu

Rencontre avec Daniel Robellaz, dont l'émission D'un air entendu a dépassé la 2000e

Une émission, c'est un contenu original, une idée, un concept proposé au public. C'est aussi un bout de la vie de ceux qui la préparent. Rencontre avec Daniel Robellaz, dont l'émission D'un air entendu a dépassé la 2000e.

Huit ans que Daniel vit avec D'un air entendu. Huit années de recherches, de trouvailles, de connexions. Il y raconte des histoires de musiciens et de compositeurs, qui forment l'Histoire à travers la musique à la manière dont les petits ruisseaux constituent les grands fleuves. « La musique chez moi, c'est fluvial. C'est ma manière d'écouter le monde, sa réalité.»

Il est vrai que Verdi détient le record absolu avec 31 semaines d'antenne (non consécutives). Sa musique, l'homme et l'époque ont ouvert des portes dans l'univers de Daniel. Il aime comprendre, relier ce qu'il a compris à des savoirs antérieurs et ainsi créer un continuum : « Vous pouvez vous rendre à St Jacques de Compostelle en avion… ou à pied. L'émission y va à pied. »

Mais Chostakovitch, Sinatra, Armstrong, Gesualdo, Stockhausen ont eux aussi trouvé leur place dans l'émission ; que de vies racontées par Daniel ! Il dit : « On est né quand on devient. Ainsi, on naît plusieurs fois. » Il parle du retard de nos oreilles – l'organe du mystère – sur nos yeux, dans une époque où le visuel tend à prédominer. Il cite John Cage, Proust. Il est urbain, rêve en musique, sa mémoire auditive ressemble à une éponge, il travaille seul, essentiellement avec des morts…

Parler de Daniel, c'est forcément parler de son émission, puisqu'il la fabrique tous les jours, depuis huit ans. La création du monde n'a pas lieu au début, elle a lieu tous les matins. C'est de Proust.

Frank Zappa, John Cage sont en préparation et Frederick Delius, le plus français des Anglais est à l'antenne cette semaine. Tous les jours de 17h à 18h sur Espace 2.

Nadia Kara
Communication RTS